La bête conquérante
Pierre Mac-Orlan [Mac-Orlan, Pierre]La Bête Conquérante ! ce serait le chef-d’œuvre du conteur, si mon ami Pierre n’était rien qu’un parfait conteur, comme voudraient le faire entendre de terribles maîtres, redoutables bienfaiteurs de notre génération (sacrifiée dès avant-guerre), si mon ami Pierre n’était pas un grand romancier ayant fondé son œuvre solide sur les assises mystérieuses de la poésie. Des grands livres de Mac Orlan, la Bête Conquérante vous apporte — fut-ce en grognant, en poussant de la hure et en cherchant à mordre — la clé d’or, de feu ou de glace.
La Bête Conquérante est née du soleil de notre jeunesse, des flammes du méchant foyer ou du givre des plus cruels matins d’alors. Elle est forte des paroles dites quand on jouait à la fois son destin, son cœur et sa raison, bravement, pas loin des hors la loi qui jouaient en trichant, au Cabaret de la Dernière chance.